Nous sommes bombardés de termes tels que startups, big data, FinTech et InsurTech. Mais que représentent ces termes au juste ? Que signifient-ils pour vous en pratique ? Jef Bussens, expert numérique auprès du Digital Lab explique l’origine du terme InsurTech.

La révolution numérique a également le vent en poupe en Europe.

Jef Bussens : « La révolution numérique, qui a vu le jour en Europe et qui a déjà atteint sa vitesse de croisière au niveau mondial, provient des nouvelles possibilités créées grâce aux ordinateurs toujours plus performants. Machine learning, artificial intelligence, enseigner véritablement un langage aux ordinateurs… Souvent, les idées existent depuis des décennies mais nous ne disposions juste pas encore de la puissance de calcul nécessaire. »

La loi de Moore : la puissance de calcul double chaque année

« Pour illustrer ce qui précède, il est intéressant d’expliquer la loi de Moore », déclare Jef. « En 1965, cet homme d’affaires américain avait prédit que la puissance de calcul des ordinateurs doublerait tous les deux ans. Dans l’ensemble, on peut dire que cette prédiction s’est réalisée. »

Exemple : de l’iPhone 4s à l’iPhone XS

« Prenons l’exemple des modèles d’iPhone de ces dernières années, nous constatons que l’iPhone 5s de 2011 était équipé de processeurs dont les différents transistors étaient espacés de 45 nanomètres. L’iPhone 7 de 2016 a réduit cette distance à 16 nanomètres et l’iPhone XS de 2018 a même réussi à aller jusqu’à 7 nanomètres. Plus cette distance est limitée, plus il est possible d’intégrer des composants et donc, plus l’appareil est solide », explique Jef.

Big data : une mine d’informations

« De nombreuses possibilités ont vu le jour grâce à cette puissance », poursuit Jef. « Pensons déjà aux big data : de plus en plus d’appareils collectent, enregistrent et échangent des données eux-mêmes, ce qui multiplie les données de capteur qui, à leur tour, contiennent énormément d’informations. Les nouvelles possibilités technologiques qui découlent des big data ont été rapidement reprises par les banques. Elles ont découvert assez rapidement un certain nombre d’applications pratiques s’inscrivant parfaitement dans la stratégie du monde financier. »

Innombrables possibilités

Jef Bussens : « Une biodiversité de startups a trouvé un marché dans ce sillage et s’y est développée. Elles ont toutefois servi de pont entre ces technologies et les grandes banques. Pensons aux blockchains en tant que structures de process décentralisées pour, par exemple, des transactions financières plus rapides ou des algorithmes machine learning en support au personnel commercial qui fournit des conseils en matière de placements. »

De Fintech à InsurTech

« L’ensemble de cet écosystème, comprenant des acteurs financiers, des nouvelles technologies et des service providers, souvent sous la forme de startups, a rapidement été baptisé FinTech (une contraction de financial et de technology). Remplacez financial par insurance et vous obtenez InsurTech (en français, on parle d’ailleurs d’AssurTech). Ici aussi, il s’agit d’un ensemble d’acteurs à la recherche de situations permettant d’intégrer les nouvelles technologies en vue de mieux servir le client final, de travailler de façon plus efficace et de proposer des produits nouveaux et plus flexibles… », précise Jef.

Une situation gagnant-gagnant dont nous sortirons tous grandis

« Il est donc très facile de faire le lien avec les Vivium Digital Awards. Nous estimons que les startups, les courtiers, les compagnies d’assurances et autres acteurs de notre secteur ne sont pas concurrents. L’exploitation des dernières technologies comme nouvelle matière première abstraite offre tellement d’espace pour implémenter des situations gagnant-gagnant que nous devons surtout essayer de faire tomber les barrières et de prendre rapidement le train en marche. Ensemble, nous ne pourrons que nous améliorer. Dans le domaine du respect de la vie privée et de la sécurité, souvent considéré comme le côté obscur, nous sommes également convaincus qu’il est préférable de rester dans le mouvement », conclut Jef.